Carpentras : 4 néo-nazis passent aux aveux



Quatre skinheads ont été interpellés, hier, par la police judiciaire d'Avignon. Ces individus seraient les auteurs de la profanation du cimetière juif de Carpentras. L'un d'entre eux, aujourd'hui âgé de 26 ans, est venu se dénoncer mardi. Il a donné le nom de ses complices, membres comme lui du Parti nationaliste français et européen, un groupuscule d'extrême-droite. 6 ans après cet acte extrêmement choquant, cette affaire pourrait enfin être démêlée.

Rappel des faits. Le 10 mai 90, les policiers découvrent avec stupeur que le cimetière de la ville a été sauvagement saccagé. 34 tombes ont été descellées, cassées. Le corps d'un homme a été exhumé. Il gît nu, meurtri par un simulacre d'empalement. Les premières rumeurs évoquent la piste de l'extrême-droite. La police procède à des interpellations. De jeunes néo-nazis sont entendus. Puis plus tard des adolescents "de bonne famille" de Carpentras. En 1992, une jeune fille est retrouvée morte. Certains pensent que ce décès est lié à ses fréquentations, suspectées elles-mêmes d'avoir un lien avec la profanation. Sur place et pendant plusieurs années, les rumeurs vont s'enfler, se contredire. Des gens sont accusés. La confusion est totale. En février 96, le juge Sylvie Mottes est dessaisie du dossier par la Cour de cassation et l'instruction est confiée à un magistrat marseillais.

Les aveux spontanés de Yann Garnier mettent un terme à ce climat de suspicion. Il semble que la mort de l'un des principaux coupables, il y a très peu de temps, l'ait incité à se débarrasser de ce secret. Ses révélations ont permis d'arrêter ses comparses. L'un d'entre eux est cependant encore recherché. L'enquête sur cette sinistre histoire devrait maintenant se débloquer, et redonner le calme à cette ville malmenée.

Retour Index


SOMMAIRE / INFOS / ECRIRE A MAGNET/ FRANCE PRATIQUE